Storytelling de crise et analyse
Article publié en 2011 sur www.communication-sensible.com
Magazine de la communication de crise et sensible | Directeur de la publication : Didier Heiderich Publication Editeur : Observatoire International des Crises (OIC) - ISSN 2266-6575
Par Natalie Maroun et Didier Heiderich
Cet été 2011, nous avons rédigé une trilogie sur les crises « à l’épreuve des crises » dans le quotidien La Croix. L’exemple choisi, un accident nucléaire majeur, est uniquement un prétexte : une autre catastrophe aurait pu faire tout autant l’affaire *.
L’idée qui préside cette série d’article est de partir d’une fiction pour établir des analyses.
Du récit à l'analyse des crises
Alterner le récit (storytelling de crise, diraient les consultants) et l’analyse présente pour intérêt de permettre au récit de participer à l’examen des situations de crise. En se défaisant des contingences analytiques, il nous a permis d’expliquer l’effet papillon (1er article, la cause de la crise nucléaire vient de la fermeture de maternités), le principe – un peu complexe – de co- création de la communication de crise entre la parole publique et le récepteur, ou encore, comment un événement (panne d’électricité dans le 3ème article) participe au processus de décision des publics et fait basculer brutalement le comportement des individus.
Différents angles de vue d'une crise
Nous avons utilisé 3 angles de vue pour réaliser cette analyse. Le premier est focalisé sur l’origine de la crise et les premiers instants de sa gestion par les opérateurs. Le second à large champ, filme les autorités en charge de la crise et de sa communication. Le 3ème, caméra à l’épaule, suit une famille confrontée à la crise nucléaire. Ce choix n’est pas anodin : il nous permet de décrire les carences des plans de gestion de crise dans lesquels l’individu est absent pour être remplacé par des éléments de procédure. Notre volonté, à travers ce choix de réalisation, est d’ouvrir la réflexion sur la gestion et la communication de crise qui se sont progressivement standardisés pour atteindre aujourd’hui des limites qu’il nous faut franchir.
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Pourquoi gère-t-on si mal les crises ?
Pourquoi communique-t-on si mal en situation de crise ?
Pourquoi le public se trompe-t-il sur les crises ?
Photo de Lukáš Lehotský
* Probablement en raison du réalisme du scénario, certains lecteurs se sont offusqués, confondant la fiction « prétexte » avec une quelconque volonté de notre part de participer au débat sur le nucléaire, allant jusqu’à nous fournir des détails techniques pour démontrer que la thèse de l’accident nucléaire de ces récits est impossible. Nous tenons à réaffirmer que la fiction n’est là que pour servir une réflexion générale sur les crises.